Toutes blotties dans le terrier des poches,
Les mains se serrent et se rapprochent.
Dans le vent où tombent la rouille et l’or,
Et dans le blanc d’un drap de brouillard
Se silhouettent des manchots trouillards,
Qui s’abritent du souffle froid de l’aurore.
Au travers de la pluie blonde et rousse,
De pâles lueurs, leur filent la frousse.
Devant l’éclair jaune de ces feux blafards,
Sur le mur de la brume s’ouvrent des brèches,
Où des buffles aux pattes rondes se dépêchent,
Se croisent rageurs ou se suivent grognards.
Et le temps passe, le charme s’évanouit,
Le rêve s’achève et les animaux ont fui.
Les manchots ont cédé la glace aux passants
Comme les buffles leurs traces aux voitures.
Sur le pavé, il ne reste plus que la belle dorure
De ces gouttes sèches qu’effeuille le vent.