Aussi remarquable qu'étonnant est le fait que la photographie contredise les lois de la physique, car elle enlève le temps à l'espace pour le remplacer par la lumière. Une photographie n'est pas un espace-temps, mais un espace-lumière comme le sont nos pensées ou nos rêves, des espaces-lumières. Ce qui différencie l’espace-temps d’un espace-lumière, c’est que l’espace-temps existe conformément à l’Univers, tandis que l’espace-lumière existe conformément à la Vie. De là, la scission entre la physique et la métaphysique ; de là, le déterminisme de l’un et le créationnisme de l’autre.
L'Univers n'est pas régi par une volonté divine (par un Dieu ou par un dessein intelligent), il est régi par des lois physiques ; a contrario, la Vie est régie par une « volonté », ce que Nietzsche nommait « la volonté de puissance », qui n'est rien d'autre que « l'instinct de survie » qui se transmet génétiquement à l'ensemble du vivant indépendamment du fait que l'organisme est unicellulaire ou pluricellulaire. Ce phénomène du génome est à la base de la complexité grandissante des espèces qui évoluent en fonction de l'environnement, mais encore grâce à la faculté adaptative de mémorisation d'une cellule en fonction d'un vécu, ce que Nietzsche explicitait dans cette phrase : « Ce qui ne tue pas rend plus fort. »
L’éclaireur du Temps