Temps futurs ! vision sublime ! Horizon ! porte de l’utopie !
Les peuples sont hors de l’abîme. Les nations sortent de la tragédie.
Le désert morne est traversé. Le champ aride est habité.
Après les sables, la pelouse ; Après les disettes, l’abondance ;
Et la terre est comme une épouse, Et la terre se donne en alliance,
Et l’homme est comme un fiancé ! Et l’homme se nomme fraternité !
Dès à présent l’œil qui s’élève D’ores et déjà la voix de l’oracle
Voit distinctement ce beau rêve Chante sûrement ce doux miracle
Qui sera le réel un jour ; Qui sera l’aube prochaine ;
Car Dieu dénoûra toute chaîne, Car l’Eternel lèvera tous fers,
Car le passé s’appelle haine Car le passé montre l’Enfer
Et l’avenir se nomme amour ! Et l’avenir ouvre l’Eden !
Dès à présent dans nos prières D’ores et déjà dans nos malheurs
Germe l’hymen des peuples frères ; Vibre l’amour des âmes sœurs ;
Volant sur nos sombres rameaux, Passant sur nos frêles chemins,
Comme un frelon que l’aube éveille, Comme une roue que le ciel héberge,
Le progrès, ténébreuse abeille, Le progrès, infernal manège,
Fait du bonheur avec nos maux. Fait du bonheur de nos chagrins.
Oh ! Voyez ! la nuit se dissipe. Oh ! Voyez ! la peur s’évanouit.
Sur le monde qui s’émancipe, Sur le monde qui s’épanouit,
Oubliant Césars et Capets, Chassant Tigres et Lions,
Et sur les nations nubiles, Et sur les cœurs audibles,
S’ouvrent dans l’azur, immobiles, Survivent à l’aube, inamovibles,
Les vastes ailes de la paix ! Les chastes étoiles de l’union !
Sur la droite voici les quatre premières strophes du poème Lux de Victor Hugo…
Sur la gauche en hommage à son humanisme, j’en réfléchis la lumière sous forme d’écho.